Les autorités sanitaires ont pris plusieurs mesures dont le port du masque pour lutter contre la propagation de la maladie à coronavirus. Comment utiliser les masques pour se protéger contre la Covid-19 ? Mode d’emploi !
Quels sont les différents types de masques ?
Il existe plusieurs types de masques, appelés aussi cache-nez : les masques médicaux (ou chirurgicaux) et les masques de protection respiratoire. Selon l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), en France, « un masque chirurgical est un dispositif médical (norme EN 14683) ». Il est destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne. En revanche, il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air.
Quant au masque de protection respiratoire ou masque FFP (norme NF EN 149), il est destiné à protéger celui qui le porte contre l’inhalation à la fois de gouttelettes et de particules en suspension dans l’air. Il existe trois catégories de masques FFP ou masque filtrant. Les masques FFP1 sont principalement utilisés comme masque anti-poussière. Les masques FFP2 peuvent servir de protection contre les virus et les bactéries. Les masques FFP3 protègent contre les particules fines.
Dans la lutte contre la Covid-19, l’organisation mondiale de la santé (OMS) estime que « les masques médicaux et les masques de protection respiratoire N95, FFP2 ou équivalents doivent être réservés aux soignants quand ils prennent en charge des patients » et recommande le port du masque médical aux malades et aux personnes qui s’occupent de patients atteints de la Covid-19.
La durée d’utilisation des masques
L’INRS souligne que la durée d’utilisation d’un masque médical a une de 4 heures et de 8 heures pour un masque de protection respiratoire FFP. «Un masque chirurgical est conçu pour un usage unique. Il doit être changé dès qu’il devient humide et au moins toutes les 4 heures. Un masque FFP retiré ne doit pas être réutilisé. La durée de port doit être conforme à la notice d’utilisation. Dans tous les cas, elle sera inférieure à 8 heures sur une seule journée », précise l’institut. « Un masque en tissu doit être changé dès qu’il devient humide et au moins toutes les 4 heures. Pour les masques en tissu lavables, il convient de ne pas dépasser le nombre de cycles préconisés par le fabricant », ajoute-t-il.
En effet, face à la pénurie des masques, les masques alternatifs sont sollicités dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 : il s’agit des masques en tissu.
L’OMS a indiqué le 6 avril 2020 que l’efficacité du port de masques non médicaux (masques en tissu) n’a pas été bien évaluée. « Il n’y a actuellement pas de données permettant de formuler des recommandations tendant à conseiller ou à déconseiller le port de ces masques dans les espaces collectifs ».
L’OMS rappelle qu’une étude publiée en 2015 par la revue médicale britannique British Médical Journal portant sur l’évaluation des masques en tissu dans un établissement de soins a montré que « les soignants qui utilisaient des masques en coton étaient davantage exposés au risque de contracter l’infection que ceux qui portaient un masque médical. Les masques en coton ne sont donc pas considérés comme appropriés pour les soignants ». « Si la production de masques en tissu est proposée au niveau local dans des situations de pénurie ou de rupture de stock, les autorités locales doivent évaluer l’EPI [équipement de protection individuel] proposé selon des normes et des spécifications techniques minimales précises », recommande l’OMS face à la crise sanitaire actuelle.
Les masques en tissu pour faire face à la forte demande
En Côte d’Ivoire, les autorités encouragent la production locale de masques en tissu (également appelé masques barrières) pour faire face à la forte demande. Pour encadrer la production, Côte d’Ivoire Normalisation (CORDINORM), structure nationale en charge de la normalisation et de la certification, a publié le 9 avril 2020 un guide pour la fabrication et l’usage des masques barrières. « Un masque barrière est destiné à l’usage par des personnes saines ne présentant pas de symptôme clinique d’infection virale et n’étant pas en contact avec des personnes présentant de tels symptômes. Son port limité à une demi-journée permet de constituer une barrière de protection contre une éventuelle pénétration virale dans la zone bouche et nez de son utilisateur ou d’une personne se trouvant à proximité », explique CODINORM sur son site.
Pour être efficace contre la Covid-19, le cache-nez doit être utilisé en une demi-journée et peut-être réutilisé cinq fois, après chaque lavage avec de l’eau tiède à une température 60°C pendant 30 minutes et séché à l’ombre. « Il est recommandé que le masque barrière résiste à 5 cycles de lavage au minimum. Le cycle complet de lavage (mouillage, lavage, rinçage) doit être de 30 minutes minimum (blanchisserie ou autres) avec une température de lavage de 60°C et des produits professionnels » utilisés pour la lessive habituelle, préconise CODINORM. « La durée de port doit être conforme à la notice d’utilisation si existante. Dans tous les cas, elle sera inférieure à 4 heures sur une seule journée (équivalent à une demi-journée) », précise cette structure.
Elle souligne qu’il faut éviter de mettre le masque en position d’attente sur le front ou sous le menton pendant et après utilisation. CODINORM indique que la durée d’utilisation préconisée et les instructions d’entretien (nombre de lavage, mode de lavage et de séchage) doivent être marquées sur le masque barrière par les fabricants.
A la date du 29 mai 2020, ce sont 25 entreprises qui ont été certifiées en Côte d’Ivoire avec une capacité de production estimée entre 521 400 et 1 333 600 de masques par jour.
Anderson Diédri