Fake news : les défis dans la lutte contre la Covid-19

16 juin 2020

Le travail de vérification des faits (fact checking) effectué par IvoireCovid-19Check a permis de constater que les fausses nouvelles relayées sur le coronavirus en Côte d’Ivoire portent principalement surles modes de transmission, les traitements, le port de masques ou cache-nez, la gravité de la pandémie qui serait moindre comparativement à d’autres maladies jugées plus mortelles, et l’attribution de propos totalement imaginés à des personnalités notamment les présidents malgache et chinois.

Les fausses nouvelles diffusées soutiennent par exemple que la Covid-19 peut se transmettre par les rapports sexuels ou les pets. Des publications font croire que des remèdes traditionnels comme l’artemisia ou la neem peuvent être utilisés pour soigner la Covid-19.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en doute ces informations, assurant que plusieurs essais ‎cliniques de médicaments sont en cours. Elle explique que si des remèdes peuvent apporter du ‎confort et soulager les symptômes de la ‎Covid-19 dans le cas d’une infection ‎bénigne, « aucune étude n’a permis de ‎démontrer l’efficacité d’un médicament ‎actuel pour prévenir ou traiter la maladie ». ‎

Les techniques des propagateurs de fausses informations

En plus, des informations relayées notamment sur les réseaux sociaux estiment également que la pandémie à coronavirus est moins grave que d’autres pathologies en comparant le nombre de morts causés. Pourtant, le monde vit une situation sans précédent du fait de la Covid avec le confinement des populations de nombreux pays et l’arrêt de l’économie mondiale. La maladie, qui n’a pas encore pris fin, a infecté 7 823 289 personnes dans le monde et causé la mort de 431 541 à la date du 15 juin 2020. C’est 5 439 cas confirmés dont 46 décès en Côte d’Ivoire.

De nombreuses publications portent sur le port du masque. Celles-ci soutiennent que le port du masque est dangereux pour la santé et est à la base par exemple de vertige, perte de réflexes et de conscience, grande fatigue, hypoxie, hypercapnie, etc. Alors que l’OMS recommande le masque pour se protéger puisque le coronavirus se transmet « principalement » d’une personne à l’autre par le biais de gouttelettes respiratoires expulsées par le nez ou par la bouche lorsqu’une personne malade tousse, éternue ou parle.

Enfin, l’une des techniques des diffuseurs et propagateurs de fausses informations consistent à attribuer des déclarations inventées à des personnalités. Ces derniers surfent sur la controverse autour du Covid-Organics présenté par Madagascar comme un remède « préventif et curatif » contre le coronavirus.

Ainsi, plusieurs publications « fact checkées » concernent de faux propos attribués aux présidents malgache et chinois, appelant les pays africains quitter à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à refuser les vaccins occidentaux qui sont dangereux pour les africains.

Faciliter l’accès des médias aux sources fiables

Il est évident que la désinformation véhiculée par certains médias et notamment les réseaux sociaux influence le comportement des certaines personnes qui peuvent décider de s’administrer des traitements inadéquats et refuser d’observer les gestes barrières comme le port du masque.   

En vue de limiter la propagation des fausses informations, il est donc nécessaire notamment pour les autorités d’accentuer la sensibilisation sur les principaux sujets comme les modes de transmission de la maladie à coronavirus, le traitement, le port de masques, etc. sur lesquels de nombreuses Fake news sont diffusées.  

Il est aussi et surtout primordial de faciliter l’accès des médias aux sources fiables comme le ministère de la santé et de l’hygiène publique et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour vérifier et rectifier rapidement les informations fausses ou trompeuses, les rumeurs et les théories complotistes relatives à la Covid-19.

Anderson Diédri