Le port du masque s’inscrit dans le cadre d’un ensemble de mesures anti-infectieuses propres à limiter la propagation de certaines affections respiratoires virales, dont la COVID-19. Il peut permettre aussi bien à des sujets en bonne santé de se protéger (en cas de contact avec une personne infectée) qu’à des sujets porteurs de virus (lutte à la source).
Toutefois, le seul port du masque ne suffit pas à assurer un niveau adéquat de protection dans ces deux cas. D’autres mesures doivent également être adoptées au niveau personnel ou communautaire contre la transmission du virus.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 6 Avril 2020 un manuel d’informations dans sa version actualisée sur le port du masque dans les établissements de santé, et pour le grand public pour prévenir la transmission de la maladie à coronavirus (COVID-19)
Rappel du mode de transmission de la COVID-19
On en sait chaque jour un peu plus sur la transmission du virus. La COVID-19 est avant tout une affection respiratoire aiguë sévère. D’après ce que l’on sait aujourd’hui, le virus de la COVID-19 est transmis avant tout par les gouttelettes respiratoires et par contact. La transmission par gouttelettes survient lorsqu’un sujet entre en contact étroit avec une personne infectée (à moins de 1 mètre de distance) et se trouve exposé à des gouttelettes respiratoires potentiellement infectieuses expulsées lorsque celle-ci tousse ou éternue ou lors d’un contact personnel très rapproché. La transmission peut aussi être provoquée par des objets contaminés à proximité immédiate de la personne infectée.
Port du masque médical et d’un masque de protection respiratoire lors de soins dispensés à des cas présumés ou confirmés de COVID-19 (voir tableau 1)
On entend par masque médical un masque chirurgical plat ou plissé, ajusté au visage au moyen de lanières à placer derrière les oreilles et/ou la tête. Leur efficacité est testée suivant des méthodes standardisées (ASTM F2100, EN 14683, ou équivalentes) visant à évaluer le compromis entre le haut degré de filtration, la respirabilité et éventuellement, la résistance à la pénétration de liquides. On trouvera dans la section des orientations (voir manuel) fondées sur des données factuelles ou un consensus concernant le port d’un masque médical ou d’un masque de protection respiratoire par des soignants dispensant directement des soins à des patients de la COVID-19.
Port en permanence d’un masque médical dans les zones de transmission communautaire avérée ou présumée de la COVID-19
On envisage dans cette section le port en permanence du masque médical par les soignants et aidants dans les zones où la transmission communautaire est avérée ou présumée indépendamment de la prestation de soins directs à des patients atteints de la COVID-19.
Le port du masque par le grand public
De nombreux pays ont recommandé au grand public de se couvrir le visage. Notamment, le masque en tissu. À l’heure actuelle, on ne dispose pas encore de données factuelles directes de qualité attestant de l’efficacité du port généralisé du masque par les personnes en bonne santé dans la communauté. et il faut procéder à un bilan des avantages et des inconvénients à cet égard.
L’OMS a mis à jour ses orientations et conseille désormais aux autorités, pour prévenir efficacement la transmission de la COVID-19 dans les zones de transmission communautaire et d’encourager le port du masque par le grand public dans des situations et lieux particuliers, dans le cadre d’une approche globale de lutte contre la transmission du SARS-CoV-2
Effets bénéfiques/avantages potentiels
Dans le grand public, le port du masque par des personnes en bonne santé peut notamment présenter les avantages suivants : le risque potentiellement réduit d’exposition à des sujets infectés encore asymptomatiques, la stigmatisation potentiellement réduite des personnes portant un masque pour éviter d’infecter autrui (lutte à la source) et de celles qui s’occupent de patients atteints de la COVID-19 dans des contextes non cliniques, l’ impression donnée aux gens de contribuer à stopper la propagation du virus, l’occasion de rappeler à la population les autres mesures à respecter et l’effets socioéconomiques potentiels. Face à la pénurie mondiale de masques chirurgicaux et d’équipement de protection individuelle, le fait d’encourager les gens à fabriquer leurs propres masques peut contribuer à l’initiative personnelle et à l’intégration communautaire. La production de masques non médicaux peut être une source de revenu pour ceux qui sont en mesure de les fabriquer dans leur communauté. Les masques en tissu peuvent aussi offrir un moyen d’expression culturelle propre à favoriser l’acceptation des mesures de protection en général. La réutilisation sans risque des masques en tissu permettra de réduire les coûts et le gaspillage.
Indépendamment du port du masque, l’hygiène des mains, la distanciation physique et d’autres mesures de lutte anti-infectieuse sont de rigueur pour prévenir la transmission interhumaine de la COVID-19.
Mohamed Compaoré