L’OMS a accepté la recommandation du Comité directeur international de l’essai clinique Solidarity d’interrompre les volets de cet essai destinés à tester l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir. Cette décision a été annoncé a travers un communiqué de presse en date du 4 juillet 2020.
L’essai Solidarity a été mis en place par l’OMS dans le but de trouver un traitement efficace de la COVID-19 pour les patients hospitalisés.
Le Comité directeur international a émis sa recommandation en se fondant sur les données factuelles relatives au traitement par hydroxychloroquine ou par lopinavir/ritonavir versus soins standard obtenues dans le cadre des résultats provisoires de l’essai Solidarity, ainsi que sur l’examen des données factuelles de tous les essais présentés lors du sommet de l’OMS des 1er et 2 juillet sur la recherche et l’innovation concernant la COVID-19.
Ces résultats provisoires montrent que l’hydroxychloroquine et le lopinavir/ritonavir n’entraînent que peu ou pas de réduction de la mortalité des patients atteints de COVID-19 hospitalisés, par comparaison aux soins standard. Les chercheurs de l’essai clinique Solidarity arrêteront définitivement les essais en cours avec effet immédiat.
Point de vue de l’OMS sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine
L’OMS évalue actuellement l’utilisation de l’hydroxychloroquine sur les patients COVID-19 dans le cadre de l’essai Solidarity. Le volet hydroxychloroquine a été suspendu par mesure de précaution le temps que les données relatives à l’innocuité soient examinées.
Chaque pays, en particulier lorsqu’il est doté d’autorités de réglementation, est habilité à conseiller ses citoyens sur l’utilisation de tout médicament. Même si l’hydroxychloroquine et la chloroquine sont déjà autorisées pour le traitement d’autres maladies, à ce stade, ces médicaments n’ont pas démontré leur efficacité pour le traitement de la COVID-19.
L’OMS déconseille aux médecins de recommander ou d’administrer aux patients COVID-19 des traitements dont l’efficacité n’a pas été démontrée et met en garde les particuliers contre leur usage en automédication.
Le consensus parmi les experts mondiaux est que le potentiel existe mais que des études beaucoup plus nombreuses sont nécessaires de toute urgence pour déterminer si les médicaments antiviraux existants peuvent être efficaces pour traiter la COVID-19. Si ces traitements s’avèrent efficaces, ils pourraient réduire la charge de la COVID-19.
Pourquoi le volet l’hydroxychloroquine de l’essai Solidarity a-t-il été suspendu
À la lumière des données récemment publiées concernant l’innocuité et l’efficacité de l’hydroxychloroquine pour le traitement des patients COVID-19, le Groupe exécutif de l’essai Solidarity a décidé de suspendre temporairement le volet correspondant, par mesure de précaution, le temps que les données relatives à l’innocuité soient examinées. À titre d’exemple, une étude observationnelle publiée le 22 mai dans la revue The Lancet a montré que, sur 100 000 patients de différents pays randomisés pour recevoir de l’hydroxychloroquine, le taux de mortalité était plus élevé et l’arythmie cardiaque plus fréquente.
Pour chacun des médicaments, les résultats provisoires ne fournissent pas de preuves solides d’une augmentation de la mortalité. Quelques signaux de sécurité ont toutefois été identifiés dans les résultats de laboratoire de l’essai complémentaire Discovery, étroitement associé à l’essai Solidarity.
Mohamed Compaoré