Des informations publiées sur les réseaux sociaux notamment notamment what’Apps font croire que les personnes ayant les facteurs rhésus O+ et AB sont les plus protégées contre la pandémie à coronavirus. Cette théorie est-elle vraie ? nous avons cherché à vérifier.
D’où est tirée cette idée?
L’idée tire son origine d’une étude chinoise, parue en prépublication le 27 mars 2020. Cette version de l’etude n’a pas encore été acceptée par une revue scientifique ni révisée par d’autres chercheurs. L’étude citée par plusieurs médias explique que des scientifiques ont comparé la proportion de personnes de chaque groupe sanguin (A, B, AB et O) parmi des échantillons de la population et de patients atteints de Covid-19.
Que dit l’étude ?
Parmi les 3 694 personnes « lambda » sur lesquelles s’appuie l’étude, ils ont noté une répartition d’environ 32% de groupe sanguin A, 25% de B, 9% de AB et 34% de O. Parmi les 1 775 patients testés à l’hôpital Wuhan Jinyintan, cette répartition est de 38% de groupe sanguin A, 26% de B, 10% de AB et 26% de O.D’après cette étude chinoise, les personnes de groupe sanguin O sont mieux immunisées contre le coronavirus que les autres groupes avec un risque d’infection 33% moindre. Les personnes de groupe A auraient 20% de risque supplémentaire d’être infectées. Cette inégalité s’explique par une différence dans l’action des anticorps. Mais ce lien supposé entre le groupe sanguin et la sensibilité au coronavirus n’est pas encore vérifié par la communauté scientifique. La réponse est donc nuancée : une étude scientifique l’affirme, mais il faut être prudent.
Des éléments pertinents mais à confirmer
La fiabilité de ces travaux doit donc encore faire l’objet de l’approbation d’autres scientifiques et il est trop tôt pour affirmer si ce lien entre le coronavirus et les différents types de groupes sanguins est avéré ou non.
Car d’autres pistes comme l’absence, d’anticorps anti-A dans le sang pourraient être prédominants. Les scientifiques ajoutent aussi que « cette hypothèse nécessitera d’autres études concrètes pour être prouvée ». Ils affirment qu’« il pourrait y avoir d’autres mécanismes à l’œuvre” pour expliquer les liens entre groupes sanguins et la Covid-19. Des mécanismes qui « auront besoin d’autres études pour être élucidés ».
Plusieurs études indiquent que les personnes du groupe O seraient légèrement moins susceptibles d’être contaminées et celles du groupe A légèrement plus, comme c’était le cas pour le SARS-Cov de 2003. Cela dit, ces conclusions sont le fruit d’une pré-publication dont la fiabilité n’a pas encore été prouvée et ne doit être analysée comme telle.
La réaction des spécialistes
Pour l’immunologue Jacques Le Pendu, directeur de recherche à l’INSERM : « cette hypothèse se précise aujourd’hui et doit être prise au sérieux », a-t-il soutenu dans une interview dans le magazine français Marianne.
Selon Dr Edith Kouassy, porte-parole du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, lors du point presse tenu le 28 mai 2020, sur cette question a expliqué qu’il s’agit d’un constat. Et qu’il est un peu trop tôt de tirer des conclusions. Mais, que des réflexions sont en cours.
Cela dit, ces conclusions sont le fruit d’une pré-publication dont la fiabilité n’a pas encore été prouvée et ne doit être analysée comme telle. Il serait prématuré d’utiliser cette étude pour guider la pratique clinique en ce moment.
Mohamed Compaore