Lors d’une conférence de presse virtuelle organisée le 9 juillet 2020 par APO Group et diffusée en continu sur plus de 300 sites d’information africains ainsi que sur les comptes Twitter et Facebook du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique s’est prononcé dans un discours sur le développement du vaccin de la COVID-19 en Afrique.
Etaient présents à cette conférence, le professeur Shabir Madhi, de l’université du Witwatersrand, chercheur principal de l’essai du vaccin COVID-19 à Oxford en Afrique du Sud, et le professeur Pontiano Kaleebu, directeur de l’unité de recherche ougandaise MCR/UVRI et LSHTM.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Afrique s’est jointe aux experts en vaccination pour exhorter la communauté internationale et les pays africains à prendre des mesures concrètes afin d’assurer un accès équitable aux vaccins de la COVID-19,
« Il est clair qu’au moment où la communauté internationale se réunit pour mettre au point des vaccins et des thérapeutiques sûrs et efficaces pour la COVID-19, l’équité doit être au centre de ces efforts », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
« Trop souvent, les pays africains se retrouvent tout au bas de la liste pour les nouvelles technologies, y compris les vaccins. Ces produits vitaux doivent être accessibles à tous, et pas seulement à ceux qui ont les moyens de les payer. »
L’OMS collabore avec Gavi, l’Alliance pour les vaccins, et la coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) afin d’assurer une allocation équitable des vaccins à tous les pays, visant à fournir deux milliards de doses dans le monde pour les populations à haut risque, dont un milliard pour les pays à faible et moyen revenu.
L’Union Africaine a approuvé la nécessité pour l’Afrique de mettre en place un cadre permettant de s’engager activement dans le développement et l’accès aux vaccins de la COVID-19.
Les pays peuvent dès à présent prendre des mesures qui renforceront les systèmes de santé, amélioreront l’administration de la vaccination et ouvriront la voie à l’introduction d’un vaccin contre la COVID-19.
Au niveau mondial, il existe près de 150 candidats vaccins de COVID-19 et 19 sont actuellement en cours d’essais cliniques. L’Afrique du Sud est le premier pays du continent à lancer un essai clinique avec l’université de Witwatersrand à Johannesburg, pour tester un vaccin développé par l’Institut Jenner d’Oxford au Royaume-Uni. Le Ox1Cov-19 Vaccine VIDA-Trial d’Afrique du Sud devrait impliquer 2000 volontaires âgés de 18 à 65 ans et inclure certaines personnes vivant avec le VIH. Le vaccin est déjà en cours d’essai au Royaume-Uni et au Brésil avec des milliers de participants.
Selon l’Académie africaine des sciences, seuls 2 % des essais cliniques menés dans le monde ont lieu en Afrique. Il est important de tester le vaccin de la COVID-19 dans les pays qui en ont besoin pour s’assurer de son efficacité.
« J’encourage un plus grand nombre de pays de la Région à se joindre à ces essais afin que les contextes et la réponse immunitaire des populations africaines soient pris en compte dans les études », a déclaré Dr Moeti.
« L’Afrique dispose de l’expertise scientifique nécessaire pour contribuer largement à la recherche d’un vaccin de COVID-19 efficace ».
Au début de ce mois, le principal groupe consultatif de l’OMS pour l’Afrique sur les politiques et programmes de vaccination, African Regional Immunization Technical Advisory Group (RITAG) a également souligné la nécessité d’assurer un accès équitable au vaccin de la COVID-19 et à d’autres vaccins dans la Région.
« Alors que le monde se concentre sur la recherche d’un vaccin pour la COVID-19, nous devons nous assurer que les gens n’oublient pas que des dizaines de vaccins vitaux existent déjà. Ces vaccins devraient atteindre les enfants partout en Afrique, personne ne doit être laissé pour compte », a déclaré le professeur Helen Rees, présidente du RITAG.
Malgré ces défis, les membres du RITAG ont également noté des étapes importantes et des indicateurs de progrès.
Mohamed Compaoré