Covid-19 : quelle est la durée du virus sur les surfaces ?

01 juin 2020

Les différents coronavirus   

Le temps de survie maximale des différents coronavirus sur des surfaces non désinfectées varie entre 8 heures et 9 jours, estime un visuel diffusé notamment sur WhatsApp. Il existe en effet plusieurs coronavirus.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les coronavirus forment une vaste famille de virus qui peuvent être pathogènes chez l’animal ou chez l’homme. Chez l’être humain, plusieurs coronavirus peuvent entraîner des infections respiratoires dont les manifestations vont du simple rhume à des maladies plus graves. Trois coronavirus humains hautement pathogènes ont été identifiés ces deux dernières décennies.

Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) apparu en novembre 2002 en Chine, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) identifié en avril 2012 pour la première fois en Arabie Saoudite et la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) qui a fait son apparition en décembre 2019 à Wuhan, en Chine.

Concernant le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), l’OMS considère qu’elle « est la première maladie grave et hautement transmissible à émerger en ce XXIe siècle ». Sur le total mondial cumulé de 7 761 cas et de 623 décès déclarés par 28 pays affectés au 17 mai 2003, 5 209 cas et 282 décès provenaient de Chine.

L’OMS souligne également que depuis 2012, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) a touché 27 pays dont environ 80% des cas en Arabie saoudite. L’organisation onusienne observe qu’en l’absence de vaccin ou traitement spécifique disponible, le traitement est symptomatique, c’est-à-dire fondé sur l’état clinique du patient : « Environ 35% des patients infectés par le MERS-CoV sont morts ». « Depuis, 1 219 cas ont été diagnostiqués, provoquant 449 morts. Quelques cas ont été détectés en Europe, dont 2 cas en France en 2013. Le 20 mai 2015, un cas provenant du Moyen-Orient est identifié en Corée du Sud, contaminant à ce jour (16 juin 2015) indirectement 154 personnes, dont 19 mortellement », ajoute l’Institut Pasteur.  

Les explications de l’OMS 

Dans une publication le 15 mai 2020, l’OMS souligne que « des études ont évalué la persistance du virus de la Covid-19 sur différentes surfaces. L’une d’entre elles a montré que le virus pouvait demeurer viable un jour entier sur les tissus et le bois, deux jours sur le verre, quatre jours sur l’acier inoxydable et le plastique, et sept jours sur la couche extérieure d’un masque médical. Une autre a révélé que le virus survivait quatre heures sur du cuivre, 24 heures sur du carton et jusqu’à 72 heures sur du plastique et de l’acier inoxydable ». Elle ajoute que « le virus survit également dans une large gamme de valeurs de pH et de températures ambiantes, mais est sensible à la chaleur et aux méthodes de désinfection courantes ».

Compte tenu du fait que ces travaux ont été réalisés dans des conditions de laboratoire, hors pratiques de nettoyage et de désinfection usuelles, il convient de les interpréter avec prudence en situation réelle, avertit l’Organisation mondiale de la santé.  

Contacté, le Dr Ambroise Ané, Conseiller national pour la prévention et le contrôle des maladies au bureau de l’OMS à Abidjan, a précisé le 28 mai 2020 que l’organisation cite dans ces lignes directrices deux sources. Il s’agit d’une étude publiée en avril 2020 par la revue scientifique médicale britannique The Lancet et une autre publiée en mars 2020 par la revue américaine The New England Journal of Medicine.  

Des virus résistants à des températures bassent

L’étude publiée par The Lancet explique qu’« aucun virus infectieux n’a pu être récupéré dans les papiers d’impression et les papiers tissu après une incubation de 3 heures, alors qu’aucun virus infectieux n’a pu être détecté dans le bois et les tissus traités au jour 2 (…) Aucun virus infectieux n’a pu être détecté sur les surfaces lisses traitées au jour 4 (verre et billets de banque) ou au jour 7 (acier inoxydable et plastique). Étonnamment, un niveau détectable de virus infectieux pourrait encore être présent sur la couche externe d’un masque chirurgical au jour 7 ».

L’autre étude publiée par The New England Journal of Medicine a analysé la durée de vie sur les surfaces du coronavirus de 2002 (SARS-CoV-1) et celui de 2019 (SARS-CoV-2) : « Le SRAS-CoV-2 était plus stable sur le plastique et l’acier inoxydable que sur le cuivre et le carton, et un virus viable a été détecté jusqu’à 72 heures après l’application sur ces surfaces. La cinétique de stabilité du SARS-CoV-1 était similaire : après 72 heures sur plastique et après 48 heures sur acier inoxydable. Sur le cuivre, aucun SARS-CoV-2 viable n’a été mesuré après 4 heures et aucun SARS-CoV-1 viable n’a été mesuré après 8 heures. Sur le carton, aucun SARS-CoV-2 viable n’a été mesuré après 24 heures et aucun SARS-CoV-1 viable n’a été mesuré après 8 heures ».

Par ailleurs, une autre étude de chercheurs allemands publiée dans The Journal of Hospital Infection en février 2020, qui a analysé 22 études réalisées, révèle que les coronavirus humains tels que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et d’autres coronavirus « peuvent rester infectieux sur des surfaces inanimées à température ambiante jusqu’à 9 jours ». À une température de 30°C ou plus, la durée de persistance est plus courte. En revanche, des températures plus basses, en dessous de 20°C, favorisent la persistance des coronavirus humains.

Ces données montrent que ces coronavirus peuvent persister jusqu’à 5 jours sur l’acier, entre 2 à 8 heures sur l’aluminium, 5 jours sur le métal, 4 jours sur le bois, jusqu’à 4 à 5 jours sur le papier, jusqu’à 5 jours sur le verre, jusqu’à 6 à 9 jours sur le plastique, moins de 8 heures sur les gants chirurgicaux (latex), jusqu’à 2 jours sur une blouse jetable, 5 jours sur la céramique, etc.  

En somme, le nouveau coronavirus découvert en 2019 (Covid-19) peut persister sur les surfaces pendant 7 jours. Toutefois, les autres coronavirus humains peuvent durer jusqu’à 9 jours. Les informations sur le visuel diffusé sur les réseaux sont exactes et proviennent de l’étude publiée par The Journal of Hospital Infection en février 2020.

Anderson Diédri