Abidjan, 1er avr (AIP)- L’Autorité de réglementation des médicaments du Pakistan (DRAP) a autorisé le 09 avril, des experts du pays à utiliser les immunoglobulines intraveineuses (IgIV) pour guérir les patients COVID-19. Cette lueur d’espoir, n’est pas encore d’actualité selon des spécialistes, qui trouvent que les études doivent être menées plus profondément afin de perfectionner cette découverte.
Docteur Coulibaly Foungotin Hamidou, enseignant à la Faculté des sciences médicales et pharmaceutiques de l’Université de Cocody et Attaché de recherches clinique, se prononce sur l’utilisation des anticorps du plasma pour guérir les patients du Covid 19.
D’abord, il faudrait savoir que les immunoglobulines (IgIV) sont des produits sanguins provenant de dons de sang. Elles contiennent des anticorps qui sont primordiaux pour aider le corps à combattre les bactéries et les virus.
Pour Dr Coulibaly, qui est également biologiste et spécialiste en génétique humaine, un patient guéri d’une infection notamment virale présente des anticorps que son organisme a naturellement fabriqués pour s’attaquer aux cellules de l’infection (du virus) qui sont considérés comme des antigènes.
Le principe est donc le suivant : agressions de l’organisme par un corps étranger dit antigène (le virus), une fois à l’intérieur du corps, celui-ci va produire des anticorps spécifiques pour se défendre et qui vont attaquer les antigènes en formant un complexe antigène-anticorps qui tue l’antigène.
En général, après guérison, les anticorps spécifiques contre l’agent pathogène restent dans notre organisme pour continuer de le protéger si une autre invasion du même germe venait à se produire, ce qui détruirait très rapidement l’antigène (le germe).
C’est d’ailleurs le principe de la vaccination, c’est-à-dire, provoquer la production des anticorps spécifiques avec un virus inactivé », explique le scientifique.
C’est ce principe que ces chercheurs du Pakistan, veut utiliser. Mais cette fois, ils vont utiliser le plasma des patients guéris du COVID-19 (les anticorps se trouvent dans le plasma) qu’ils vont transfuser par voie intraveineuse aux patients atteints de coronavirus pour renforcer leur système immunitaire. Dans un contexte plus élaboré, ces anticorps peuvent se présenter sous forme de lyophilisat (poudre) ou de soluté pour minimiser les risques de transfert d’autres germes au cours de la perfusion.
Pour la faisabilité, c’est un processus techniquement lourd et coûteux, qui relève, en Côte d’Ivoire par exemple, de la compétence d’une structure spécialisée, telle que le Centre National de Transfusion Sanguine.
« Aussi, très peu de pays se lanceront dans ce choix de solution trop complexe. La sécurisation des plasmas (garantir l’absence de germe dans le plasma autre que le Covid-19), les prélèvements et conditionnement et distribution constitueraient un très gros handicap pour le CNTS qui a déjà une mission très lourde à accomplir, à savoir, fournir un sang de qualité à la population, y compris le plasma, mais pour d’autres usages », soutient Dr Coulibaly, qui finalement, « ne crois pas du tout en cette voie de solution ».
(AIP)